3 Français sur 4 voyageront cet été, mais avec un budget sous surveillance
Enseignements clés2 :
Le Covid 19 n’est plus une barrière pour voyager même si la crise sanitaire semble avoir modifié des habitudes et notamment avoir renforcé le désir de rester sur le territoire français (60%, +4 pts vs 2022 et vs 2019 avant la crise sanitaire).
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Les Français sont plus que jamais prêts à partir cet été !
La crise sanitaire et ses contraintes en termes de voyage ne sont plus qu’un mauvais souvenir en ce début d’année 2023. Suivant la tendance globale de notre étude, les Français montrent un enthousiasme grandissant à l’idée de partir en vacances cet été (76%, +5 pts vs 2022).
A cet égard, 78% ont l’intention de partir en vacances entre juin et septembre 2023 (+4 pts vs 2022 et + 9 pts vs 2019 avant la crise sanitaire). Il s’agit du niveau d’intention le plus élevé en France depuis plusieurs années mais aussi parmi les plus élevés d’Europe (75% en moyenne), dominé par les Italiens (83%), les Espagnols (82%) et les Tchèques (80%).
Si l’envie est forte, les modalités de départ restent floues à la date de l’enquête4 , puisque plus de 6 Français sur 10 n’ont pas encore réservé leurs vacances (62%) et près d’1 sur 5 ne connaît pas le pays de destination à ce jour (19%). Néanmoins, ils ne devraient pas tarder à s’y pencher puisque 63% ont prévu de réserver leur séjour au moins deux mois à l’avance cette année (+6 pts vs 2022), même si près d’un quart des vacanciers (22%) prévoient de le faire à la dernière minute.
Les difficultés financières, principal nuage à l’horizon pour les vacanciers français
Le contexte économique compliqué transparait dans bon nombre de résultats de l’étude cette année et perturbe également les plans des Français. Ainsi l’inflation est la première raison qui modère leur enthousiasme, davantage encore que dans la plupart des autres pays européens (77% contre 68% en moyenne en Europe, + 5 pts vs 2022). De la même manière, 52% des Français se disent concernés par la peur de manquer d’argent lors de leur voyage (48% en moyenne en Europe, +4 pts vs 2022).
Loin d’avoir retrouvé son niveau pré-Covid (2201€ en 2019), le budget alloué aux vacances est stable en France (1809€), seul pays avec la Belgique qui n’affiche pas d’augmentation, alors qu’il est en hausse de 6% en moyenne en Europe (1918€).
D’ailleurs, quand ils ne prévoient pas de partir en vacances (22%, - 4pts), les Français concernés mettent en avant le fait qu’ils ne peuvent pas se le permettre financièrement (55% de ceux qui ne prévoient pas de partir, +5 pts), soit une part plus élevée que la moyenne européenne (47%). Ils sont également 31% à déclarer vouloir économiser de l'argent (+7 pts) et seulement 4% par volonté de réduire leur empreinte carbone.
Pour contourner cet obstacle, les Français envisagent, comme leurs voisins européens, de réduire leurs dépenses sur place (32%) et d’opter pour un type de logement plus économique (37%).
Les inquiétudes liées à la crise sanitaire : un spectre qui s’éloigne de plus en plus
En France, le sujet du Covid-19 a perdu encore plus de terrain qu’ailleurs et ne constitue plus un réel obstacle au voyage. En effet, le Covid-19 n’affecte l’enthousiasme à partir en vacances que d’1 Français sur 3 (30%, -19 pts), alors qu’il impacte encore 48% des Portugais ou 43% des Italiens notamment.
En outre, les craintes liées au Covid-19 s’estompent petit à petit de l'esprit des vacanciers comme par exemple la peur d’une flambée épidémique pendant le voyage (34%, -12 pts) ou encore la mise en quarantaine à l'étranger (34%, -9 pts).
Contrairement aux Européens, les Français favorisent toujours le tourisme local
Les Français sont les vacanciers les plus « casaniers » de ce baromètre. En effet, ils sont 60% à souhaiter rester une partie de leurs vacances dans leur pays pour les vacances d’été (+4 pts). Les Italiens et les Espagnols sont également majoritairement du même avis (respectivement 59% et 53%). Cette tendance en hausse depuis 2022 peut tirer son explication de plusieurs facteurs : des habitudes prises depuis la crise sanitaire qui se sont finalement ancrées et des restrictions budgétaires qui empêchent un voyage plus lointain, entre autres.
Pour ces Français qui restent dans l’Hexagone, la région PACA est toujours en tête des régions plébiscitées (24%). La Bretagne fait son entrée dans le top 3 cette année avec 21% d’intention de s’y rendre. Enfin, l’Occitanie et la Nouvelle Aquitaine sont toujours des destinations de vacances très appréciées (19% chacune).
La part des Français qui compte voyager au-delà des frontières continue d'augmenter, mais lentement. En effet, moins de la moitié des Français envisagent de partir à l'étranger (42%, +2 pts) et quand ils le font, ils préfèrent l’Europe (76%, + 4 pts) et les pays du bassin méditerranéen tels que l'Espagne (16%, +1 pt), l'Italie (10%., +2 pts) et le Portugal (5%, =). Le continent Asiatique (5%, +2 pts), Africain (5%, =) ou Américain (4%, -1 pt) sont loin derrière l’Europe.
Par ailleurs, la France reste une destination prisée également par les touristes européens qui souhaitent sortir de leurs frontières. Elle fait partie du trio de tête des choix de destination dans de nombreux pays pour cet été : 29% des Belges, 16% des Suisses, 11% des Portugais, 10% des Espagnols, 9% des Britanniques, 9% des Italiens et 8% des Allemands. Elle attire même des vacanciers outre-Atlantique comme les Américains (4%) et les Canadiens (3%).
Les tendances des vacances « à la française »
Ce qui reste inchangé pour les Français toutefois, c’est bien leur affection pour les bords de mer : 65% (=) comptent y séjourner cet été, soit la proportion la plus importante de toute l’Europe, et seulement 20% optent pour les zones urbaines (+ 2 pts). La campagne perd un peu de terrain (24%, -2 pts) au profit de la montagne (23%, +3 pts). Ce mix contraste avec les résultats européens, où les villes sont la deuxième destination la plus populaire (30%, +4 pts).
Les Français confirment également leur singularité à l’échelle européenne concernant l’hébergement : ils privilégieront à 40% (+1 pt) la location saisonnière contre seulement 30% pour les Européens. Bien que populaire, les séjours à l’hôtel ne sont choisis que par 30% des vacanciers Français (+1 pt) contre 47% des vacanciers européens.
Ils sont également en tête des vacances passées gratuitement chez des amis ou de la famille (26% vs 21% pour les Européens) et du camping (17% vs 10% pour les Européens). Ces choix peuvent être motivés en partie par des considérations économiques (46%, +7 pts).
Objectif principal de leurs vacances, les Français comptent se reposer au maximum cette année (57% vs 54% en moyenne en Europe). D’ailleurs, ils tiennent particulièrement à cette coupure et seuls 20% envisagent de travailler depuis leur lieu de vacances, soit la plus faible proportion parmi les pays européens de l’étude (28%).
Enfin, en ce qui concerne les moyens de transport, les Français se distinguent une nouvelle fois du reste des répondants européens. Ils sont les plus enclins à utiliser la voiture (70% vs 56% pour les Européens), tandis qu'ils sont moins disposés à prendre l'avion (24% vs 37% pour les Européens) ou le train (13% vs 16% pour les Européens).
Écologie : des intentions louables mais limitées
Près de la moitié des Français (49%) voient leur enthousiasme à partir en vacances être quelque peu modéré par leurs préoccupations écologiques, davantage que ce qu’on observe en moyenne en Europe (44%). Notons que ce sont les plus jeunes Français (18-24 ans) qui se sentent les plus concernés par la question du changement climatique et qui la lient plus naturellement à leurs projets de vacances (67%).
A cet égard, les intentions des Français sont en ligne avec les opinions des Européens en général. Plus de 8 Français sur 10 envisagent de faire attention à leur consommation sur place pour éviter le gaspillage (89%), d’essayer d’y réduire leurs déchets (87%), de soutenir l’économie locale (86%) ou encore à se tourner vers des activités respectueuses des lieux que ce soit en termes environnementaux, éthiques ou culturels (80%).
Dans les faits toutefois, la part des vacanciers qui appliquent réellement ces principes évolue peu au fil des années. On observe un léger changement en ce qui concerne les activités non socialement responsables sur place (52% les évitent au moins « parfois » en 2023 contre 46% en 2022), cependant la modification des modes de transport reste encore assez peu répandue (seuls 34% le font au moins « parfois » cette année contre 31% en 2022).
Au final, les principaux modes de transport utilisés pour se rendre sur le lieu de vacances restent les mêmes qu’en 2022, avec en premier lieu la voiture, puis l’avion. Le train n’est encore utilisé que par 13% des voyageurs français.
1 Méthodologie : l'édition 2023 du Baromètre annuel des vacances d'Europ Assistance et d'Ipsos a été réalisée dans 15 pays : États-Unis, Canada, Royaume-Uni, Italie, France, Espagne, Suisse, Allemagne, Autriche, Portugal, Belgique, Pologne, République tchèque, Malaisie et Australie. Pour chacun de ces pays, 1000 consommateurs âgés de 18 ans et plus ont répondu à un questionnaire en ligne. L'enquête a été réalisée du 20 mars au 7 avril et a porté sur les projets de vacances et les préférences des consommateurs en matière de voyage.
2 Comparaison vs 2022, sauf si précisé
3 Base d’un foyer moyen de 2.5 personnes
4 Enquête conduite du 20 mars au 7 avril 2023